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Un jour, j’ai demandé à André Brassard s’il accepterait la présence d’une caméra durant une répétition. André me répondit qu’il y mettrait une condition: que la caméra soit présente à l’intégralité des répétitions. Quelques mois plus tard, l’occasion de réaliser ce projet un peu fou, s’est présentée, lorsque André a mis en scène, “Messe solennelle pour une pleine lune d’été” de Michel Tremblay à la Compagnie Jean-Duceppe. Avec l’accord des comédiens, j’ai plongé dans cette aventure de cinéma direct, qui s’est présenté comme le prolongement naturel d’une démarche questionnant simultanément théâtre et cinéma. Le faît qu’il s’agisse d’une création, sans autre référence, qu’une étonnante et durable association entre l’auteur et le metteur en scène, me semblait l’occasion d’aborder la mise en scène et le travail d’une équipe, évoluant au fil des jours, entre la patience et la passion, la rigueur et la démesure.
« Messe solennelle… » met en scène onze personnages. Cinq figures de couple et une veuve. C’est le regard et le constat d’un auteur sur sa génération, qui s’incarnent sous nos yeux, à travers le questionnement et la recherche de ceux et celles qui ont joué l’oeuvre, selon la mise en scène d’André Brassard. Le film relate, à travers le doute et les variations d’une démarche créatrice, la fusion chaque fois singulière d’un texte et d’un corps, d’une écriture et de sa vérité scénique.