Dans le documentaire " Citoyens de nulle part " de Nicolas-Alexandre Tremblay et Régis Coussot, la notion de patrie s’entremêle aux questions de race, de politique et d'économie. Le film traite des conséquences d'une loi qui a rendu apatrides près de 250,000 résidents d'origine haïtienne en République Dominicaine.
Contrairement aux autres films, il ne s'agit pas d'un voyage personnel, mais d'une approche plus journalistique, qui donne la parole à de multiples personnages de différentes parts du débat. Pourtant, ici encore, le paysage est un signifiant important où les images de montagnes, de palmiers, de plages et de l'océan créent l’impression d’un paradis tropical paisible. Et de nouveau, ces apparences cachent de profondes cicatrices invisibles sur cette île séparée en deux pays distincts dont les destins tumultueux sont étroitement liés.
La tension et la disparité sont visibles dans les images et les témoignages des immigrants haïtiens et de leurs descendants qui vivent dans de petites communautés isolées et appauvries, et les riches Dominicains ultranationalistes qui leur reprochent une grande partie des maux sociaux et économiques de leur pays. Tremblay et Coussot suivent les premiers dans leur vie personnelle en recueillant des portraits intimes de leur quotidien tout en interviewant les derniers dans un format plus formel. Le cheminement difficile des Haïtiens qui luttent pour leur survie contraste avec le mépris virulent que des segments de l'élite dominicaine leur portent. Un travailleur communautaire, un journaliste et d’autres Dominicains avec des vues plus modérées contextualisent la présence des Haïtiens et soutiennent leurs droits à la citoyenneté.
Les images d'archives des Dominicains qui attaquent des Haïtiens et brûlent leurs domiciles à la suite de la législation sont brutales et difficiles à regarder. Mais le moment le plus révélateur du film est un instant calme où la caméra reste inconfortablement sur les visages silencieux des leaders du mouvement ultranationaliste, bouillonnant de colère contre leurs boucs émissaires choisis.
" Citoyens de nulle part " illumine ce que c'est que d'être apatride : le vide qui émerge lorsque vous perdez votre maison, quand vous n'êtes plus les bienvenus ici, mais que vous ne pouvez pas retourner là-bas.
Nous tenons à remercier le Conseil des arts de l’Ontario, un organisme du gouvernement de l’Ontario, de son aide financière.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 153 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
... ces apparences cachent de profondes cicatrices invisibles sur cette île séparée en deux pays distincts dont les destins tumultueux sont étroitement liés.