CÉLÉBRER 5 ANS DE SPIRA avec 5 COURTS MÉTRAGES

À travers R_pour ne pas céder d’un pouce, Anne-Marie Bouchard recueille les propos d’enfants s’interrogeant sur la notion de résistance avec une étonnante lucidité. Ce film ayant comme principale trame de fond un entraînement de roller derby féminin propose une sélection de tableaux empreints de la poésie du quotidien comme autant d’occasions de tenir tête. Par-dessus tout, il nous rappelle que le geste de créer s’avère, en lui-même, un acte de résistance.

Joseph Samuel Jacques Julien, réalisé par David Bernatchez, relate la vie d’un homme de 59 ans en profonde quête de sens depuis la mort de sa femme. Dans ce film présenté en trois actes, le vendeur de profession tarde à reprendre sa destinée en main, visiblement terrifié à l’idée d’ouvrir son cœur à nouveau. Le réalisateur s’inspire alors du contexte politique pour dresser des liens entre la vie de l’endeuillé et celle d’un peuple réticent au changement. C’est à coup de visites chez Rosie, une cantine des quartiers populaires de Québec, qu’il réapprend à espérer.

Dans Un Homme de Danse, Marie Brodeur s’intéresse au parcours atypique d’un géant ayant vécu sur la pointe des pieds : le danseur de ballet de renommée internationale Vincent Warren. Fier défenseur de la culture, Warren se livre avec une rare générosité sur les rencontres marquantes qui l’ont forgé, dont l’amour de sa vie, le poète américain Frank O’Hara. Suivant le décès tragique de ce dernier, Warren fait de la souffrance son principal moteur de création et puise sa force dans les différentes formes de beauté qu’il côtoie.

Émergence, de Clarissa Rebouças et Julie Bernier, dénonce la violence inouïe du sort réservé aux femmes haïtiennes à travers un portrait lumineux de Katiana, une jeune femme ayant eu le courage de fuir sa famille pour enfin s’offrir la liberté. Ce témoignage hautement puissant démontre pour la énième fois que les êtres humains savent faire preuve de résilience, et nous remémore l’urgence de tendre la main à toutes celles qui espèrent se sortir la tête de l’eau.

Avec Forêt noire, Philippe David Gagné et Jean-Marc E.Roy expérimentent pour la première fois l’univers du film de genre, en l’occurrence celui du polar. L’intrigue, campée dans le département du Jura, en France, met en scène une mère accusée du meurtre de son mari, ainsi que ses deux filles, l’une étant présumée complice et l’autre, témoin clé. À la demande du juge, toutes trois doivent reconstituer dans les moindres détails la journée du crime.