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Traduction fidèle : (Être) une femme au Canada
15 mars au 26 avril 2019

Par Stephanie Berrignton

 

Ce programme reconnaît et célèbre les films de l’histoire du Winnipeg Film Group qui ont été réalisés par des femmes. Bien que tous les programmes que le Winnipeg Film Group on créés pour le projet TRADUCTION FIDÈLE incluent des œuvres par des femmes, les films du programme (ÊTRE) UNE FEMME AU CANADA en particulier commentent sur le genre ou l’expérience d’être une femme au Canada, un pays occidental traditionnellement patriarcal. Ces commentaires sont soit explicites ou implicites, s’exprimant individuellement ou collectivement à travers le dialogue entre les différents films.  
 

Les films du programme (ÊTRE) UNE FEMME AU CANADA sont disponibles pour le visionnement GRATUIT jusqu'au 26 AVRIL 2019

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(ÊTRE) UNE FEMME AU CANADA

Par: Stephanie Berrington
 

Ce programme reconnaît et célèbre les films de l’histoire du Winnipeg Film Group qui ont été réalisés par des femmes. Bien que tous les programmes que nous avons créés pour ce projet incluent des œuvres par des femmes, les films de ce programme en particulier commentent sur le genre ou l’expérience d’être une femme au Canada, un pays occidental traditionnellement patriarcal. Ces commentaires sont soit explicites ou implicites, s’exprimant individuellement ou collectivement à travers le dialogue entre les différents films.  

Wake Up! (Réveille!) de Jessie Short explore l’identité de cette dernière en tant que femme métisse en filmant sa transformation physique par l’entremise de maquillage et d’un costume (des métiers cinématographiques traditionnellement occupés par des femmes) en Louis Riel, un homme métis du 19e siècle et un héros culturel (historiquement considéré par les colonisateurs blancs comme un rebelle fauteur de trouble). Le film de Short embrasse l’aspect performatif de l’expression du genre, nous rappelant que le genre est une construction sociale et est déterminé par les conventions culturelles et la tradition plutôt que la biologie.

les films de ce programme en particulier commentent sur le genre ou l’expérience d’être une femme au Canada, un pays occidental traditionnellement patriarcal.

Tourné en Super 8, le film Clean (Propre), de Danielle Sturk se penche sur un souvenir personnel (plutôt que sur un souvenir culturel ou historique comme chez Short) provenant de son enfance : une expérience d’agression sexuelle qui a marqué pour Sturk la fin de son innocence juvénile et son entrée dans l’âge adulte en tant que femme, avec tous les aléas et les anxiétés que cela implique.

Forever (Toujours) s’intéresse également à la mémoire, sauf que Tricia Wasney se concentre sur une succession impressionniste de souvenirs de relations lors de son enfance plutôt que sur un seul et unique souvenir marquant comme Sturk. Cette vidéo de Wasney s’intéresse aux amies qu’elle avait en grandissant et à leur influence sur elle en tant que fille devenant une femme.

L’accent mis par Wasney sur les relations entre femmes nous mène au vidéoclip collaboratif de Shawna Dempsey, Tracy Traeger et Lorri Millan, We’re Talking Vulva (On parle de vulve), où une vulve dansante de taille humaine chante une chanson informative à propos des organes génitaux féminins devant un groupe de musiciennes rock. Ce vidéoclip est hilarant, attendrissant et éducatif, offrant une visite guidée de style rétro du « en bas de la ceinture ».

... où une vulve dansante de taille humaine chante une chanson informative à propos des organes génitaux féminins devant un groupe de musiciennes rock.

Erica Eyres offre une vision plus sombre des relations féminines dans sa vidéo satirique, Jenny Johnson. Eyres joue chacun des personnages de son film, incluant la jeune protagoniste dont l’envie pour les oreilles percées de Jenny Johnson lui fait perdre le contrôle. Cette comédie noire d’Eyres se moque de l’esprit de compétition et de la vanité que la société associe souvent aux femmes.

Eve Majzels nous présente une chanteuse au cœur brisé dans son vidéoclip « nouvelle vague-esque », une femme n’est pas une île. Comme Eyres, Majzels reproduit humoristiquement les clichés genrés afin de faire ressortir les aspects problématiques de la représentation conventionnelle du sentiment amoureux féminin.

La femme solitaire est le sujet du film poétique de Michelle Elrick, SQUARE (CARRÉ). On y voit une femme qui s’affaire à sa banale routine matinale, tandis que la pièce où elle se trouve se transforme de façons dramatiques et oniriques, reflétant la façon dont les souvenirs et les endroits peuvent être déformés et réinventés par le subconscient après la perte de l’intimité et de l’amour romantique.

IKWÉ  (« femme » en langage cri) de Caroline Monnet est, comme le film d’Elrick, une interprétation poétique de la vie intérieure d’une femme. Mais contrairement à la protagoniste isolée d’Elrick, l’ikwé de Monnet est liée à sa grand-mère, la Lune, qui lui chuchote des enseignements. Voici une réflexion intimiste sur le genre à travers les générations dans le contexte du patrimoine et de la spiritualité autochtones.

Cette comédie noire d’Eyres se moque de l’esprit de compétition et de la vanité que la société associe souvent aux femmes.

L’intimité créative entre les femmes autochtones est célébrée dans la collaboration entre la cinéaste d’animation michif Amanda Strong et la poète nishnaabeg Leanne Betasamosake Simpson. Ensemble, elles racontent une histoire à propos de la récupération de ce qui a été volé à leurs peuples dans le beau et envoûtant film How to Steal a Canoe (Comment voler un canoë).

Le film d’animation gains + losses (gains et pertes), de Leslie Supnet est aussi à propos de la perte de quelque chose (ou de quelqu’un) qu’on aime. Adressé à un être cher décédé qui n’est pas nommé, le film de Supnet prend la forme d’une lettre d’adieu, d’une réflexion sur le deuil et d’une expression d’amour.

Chacun de ces films est relationnel soit dans son approche ou son thème. Domus, le film final du programme, explore avec autoréflexivité la relation entre le cinéma et l’architecture. Dans ce documentaire expérimental, Rhayne Vermette considère sa propre pratique cinématographique tout en réalisant un portrait de l’architecte Carlo Mollino. Le film de Vermette va au-delà de l’interpersonnel pour atteindre l’intertextuel à travers un film surréaliste inspiré de l’œuvre de Mollino et dédicacé aux cinéastes d’animation expérimentaux Ed Ackerman, Al Jarnow et Takashi Ito.        

Adressé à un être cher décédé qui n’est pas nommé, le film de Supnet prend la forme d’une lettre d’adieu, d’une réflexion sur le deuil et d’une expression d’amour.
(ÊTRE) Une Femme au Canada

(BEING) WOMEN IN CANADA / (ÊTRE) UNE FEMME AU CANADA



Wake Up! (Réveille!)
Réalisé par Jessie Short, 5:58 | Documentaire expérimental | 2015

Une femme se transforme en Louis Riel dans cette exploration de l’identité métisse.


Clean (Propre)
Réalisé par Danielle Sturk, 2:44 | Documentaire personnel | 2015

Une femme se confie dans un lave-auto.


Forever (Toujours)
Réalisé par Tricia Wasney, 4:47 | Documentaire expérimental | 1992

Un court métrage expérimental explorant la fragile emprise que les promesses que nous faisons ont sur nos vies.


We're Talking Vulva (On parle de vulve)
Réalisé par Shawna Dempsey et Tracy Traeger, Écrit par Shawna Dempsey et Lorri Millan, 5:00 | Comédie / vidéoclip | 1990

Enfin, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur « en bas de la ceinture », mais que vous n’osiez pas demander. Un récit tendre où notre héroïne, mademoiselle V., atteint votre cœur avec le rap le plus enflammé de ce côté-ci de l’utérus.


Jenny Johnson
Réalisé par Erica Eyres, 5:33 | Fiction expérimentale | 2006

L’histoire d’une fille dont le seul désir est de se faire percer les oreilles comme son ennemie, Jenny Johnson. La protagoniste supplie sa mère incessamment de la laisser se faire percer les oreilles. Lorsque cette méthode échoue encore et encore, cela force la fille à trouver un autre moyen.


une femme n’est pas une île
réalisé par Eve Majzels, 3:32 | | Fiction / vidéoclip | 2006

Jean-Luc Godard trébuche sur son tourne-disque et tombe en bas de l’escalier.


SQUARE (CARRÉ)
Réalisé par Michelle Elrick, 3:37 | Fiction poétique | 2015

SQUARE (CARRÉ) raconte l’histoire d’une pièce qui se transforme de diverses façons oniriques durant la banale routine matinale d’une femme. À travers le film, les objets sont transformés, exagérés, démontés et réinventés, évoquant la nature transitoire d’un lieu et la perspective déformée de la mémoire.


IKWÉ
Réalisé par Caroline Monnet, 4:35 | Documentaire personnel expérimental | 2009

La ré-imagination de la transmission intergénérationnelle des savoirs ancestraux entre une femme et sa grand-mère Lune.


How to Steal a Canoe (Comment voler un canoë)
Réalisé par Amanda Strong, 4:10 | Animation / vidéoclip | 2016

Comment voler un canoë raconte l’histoire d’une jeune femme et d’un vieil homme, tous deux Nishnaabeg, qui récupèrent un canoë d’un musée pour le retourner au lac où il est censé être. Voici l’histoire de la reprise de possession des parties précieuses de nous, qui nous ont toujours appartenu. Les paroles qu’on entend sont écrites par la poète nishnaabeg Leanne Betasamosake Simpson, et la musique originale a été composée par le violoncelliste cri Cris Derksen.


gains + losses (gains + pertes)
Réalisé par Leslie Supnet, 3:25 | Drame / animationn | 2011

À travers des vignettes situationnelles, gains + pertes illustre les pensées de Supnet sur la mort et d’autres anxiétés quotidiennes personnelles. Réalisée comme une lettre d’adieu à un être cher décédé, cette œuvre aborde le deuil interne, qui est tempéré par un sens de l’humour espiègle et un charme bricolé.


Domus
Réalisé par 
Rhayne Vermette, 15:23 | Documentaire expérimental / animation | 2017

Voici l’histoire d’un architecte déifié, Carlo Mollino, animée sur le bureau d’une architecte ratée, Rhayne Vermette. Réalisée avec amour en 16 mm, 35 mm et Super 8, ce récit Pygmalion-esque se penche sur les points de rencontre entre le cinéma et l’architecture.

 


 

LA SÉRIE " TRADUCTION FIDÈLE " EST PRÉSENTÉE PAR LE WINNIPEG FILM GROUP
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien conseildesarts.ca ).