IsKwé est une auteure-compositrice-interprète autochtone. Le programme suivant intitulé « L’œil autochtone » inclut une sélection par IsKwé de 5 vidéos tirées du catalogue de VUCAVU ainsi qu’une entrevue qu’elle a accordée à Daina Warren, conservatrice et directrice de l’Urban Shaman Contemporary Aboriginal Art Gallery. Le programme de IsKwé« L’œil autochtone », demande au spectateur de réfléchir aux nombreuses façons par lesquelles l’art, la narration et la confrontation de sujets inconfortables peuvent contribuer à faciliter le processus de réconciliation.

 
IsKwé

IsKwé
Musicienne

« L’œil autochtone »
Entrevue par Daina Warren

Née à Winnipeg et installée à Hamilton, IsKwé (prononcé iss-kway) est une auteure-compositrice-interprète classée parmi les « 10 artistes à surveiller » en 2016 par CBC Music. IsKwé (qui signifie « femme » dans sa langue maternelle) crée une musique unique où se tissent ses racines irlandaises et cries/denées, accompagnées de paroles percutantes et politiquement chargées, de rythmes R&B soul et obscurs, d’éclats électroniques et de rythmes empruntés au break beat trip hop. Depuis la parution de son premier album éponyme vers la fin de 2013, l’amalgame de l’esthétique interculturelle et l’exploration de ses propres difficultés à s’identifier et à se distancier des archétypes occidentaux modernes sont une partie importante de la vision artistique d’IsKwé. « Nobody Knows », son premier simple produit par The Darcys, récipiendaires d’un prix Juno, figure dans la série « Between » présentée sur Netflix, qui captive les spectateurs en jetant un regard sombre sur la disparition et l’assassinat de milliers de femmes autochtones ici-même, au Canada. Résolue à contester les convictions de ses détracteurs en honorant son héritage, inébranlable quant à ses opinions et sans concession par rapport à sa sexualité, IsKwé et son art ne connaissent aucune limite. 

« L’œil autochtone »

Daina Warren (DW) : Qu’est-ce qui a mené à ce que vous soyez invitée à participer au projet de conservation #EyesOnVU de VUCAVU?

IsKwé (IK) : Je crois que c’est peut-être parce que je travaille dans le domaine multimédia en plus d’être une artiste. Je milite également assez fortement au sein et pour nos communautés autochtones, particulièrement avec nos femmes. Je crois que c’est possiblement un mélange de toutes ces raisons. J’ai grandi dans le milieu des arts et je ne considère pas qu’ils doivent constamment être séparés. Je pense qu’il y a beaucoup de façons pour les artistes de marier leurs médiums respectifs, et je pense que le visuel et le sonore et l’oral, toutes ces façons différentes de raconter nos histoires sont importantes.

Aussi, ce qui est remarquable à propos d’un film est que ce n’est pas strictement quelque chose que vous regardez, n’est-ce pas? Vous participez à ce que vous regardez. Vous remarquerez dans mes sélections qu’il y a du documentaire, de l’animation, certaines œuvres qui sont poétiques, d’autres qui sont plus expérimentales. J’ai fait ça intentionnellement. J’ai sélectionné des films qui couvrent toute une gamme d’approches et d’expériences. 

DW : L’autre chose que j’ai remarquée dans les sélections est que, d’abord, le corps était très présent dans chaque vidéo, particulièrement le corps de la femme autochtone. Je me demandais si c’était possiblement un facteur important dans vos choix. Comment voyez-vous le rôle des femmes dans votre propre communauté — chez les autochtones contemporains ou dans la société populaire?

IK : La chose qui est à l’avant-plan de mes observations dernièrement est la place des voix des femmes autochtones. En termes de corps, je crois que c’est presque secondaire par rapport à nos voix. Pour moi, c’était le fil conducteur : que nos corps ont été traités comme des marchandises, nos corps nous ont été « enlevés » d’une certaine façon — parfois littéralement, parfois figurativement. Je crois que ce qui a permis que cela se produise est que nos voix ont été silencieuses. Pas parce que nous avons choisi d’être silencieuses, mais parce que nous avons été réduites au silence.

J’ai sélectionné des œuvres où l’histoire est fortement racontée du point de vue de la femme; de la chanson à la tradition à la culture à l’expérience actuelle. La raison pour laquelle j’ai choisi ce thème, « L’œil autochtone », c’est parce que je trouve que nous ne sommes plus à une époque ou un endroit où nous acceptons le silence, n’est-ce pas? Je pense que l’atmosphère a changé. Auparavant, c’était peut-être plus difficile pour que les voix de nos femmes se fassent entendre et qu’elles soient prises au sérieux ou considérés de façon respectable. Encore une fois, pas parce que nous ne parlions pas assez fort ou que nous n’étions pas assez éloquentes ou intelligentes ou passionnées — mais parce que notre plateforme n’était pas disponible de la même façon, avec un large éventail de moyens de communication. Maintenant, les choses évoluent. Nous avons des voix fortes qui refont surface et qui s’élèvent. Nous revenons au point du cycle dans notre tradition où les femmes sont au premier plan, soutenant nos communautés et étant la force qui alimente les gens.

Nous avons des voix fortes qui refont surface et qui s’élèvent. Nous revenons au point du cycle dans notre tradition où les femmes sont au premier plan, soutenant nos communautés et étant la force qui alimente les gens.
Image fixe de "Heart", Sam Karney, 2015 (Winnipeg Film Group)

Image fixe de « Heart », Sam Karney, 2015 (Winnipeg Film Group)

DW : Pourriez-vous expliquer davantage en quoi consistent ces plateformes? À quoi ressemblent ces plateformes?

IK : Par exemple, nos femmes sont au premier plan de la lutte pour notre eau et nos terres. Nous avons beaucoup d’inquiétudes et de problèmes actuellement par rapport à, par exemple, les pipelines et la protection de notre eau et de nos territoires. Pas seulement les territoires autochtones; je parle aussi de Turtle Island et du territoire qu’est l’Amérique du Nord. Il faut s’assurer que notre monde soit viable pour les générations futures.

Je suis originaire de Winnipeg, j’y étais récemment et il pleuvait en plein milieu du mois de janvier, quelque chose qui n’était jamais arrivé de toute ma vie. C’est très clair et évident pour moi qu’il y a d’importants changements qui se produisent. Nous nous levons et nous élevons nos voix.

Nous parlons aussi de nos communautés et de la réconciliation — ce qui est une très grande discussion. Je crois que c’est important que les voix de nos femmes soient entendues afin que la réconciliation puisse vraiment avoir lieu. À l’époque du colonialisme, il y avait cette théorie qu’une nation n’est jamais conquise avant que le cœur de ses femmes ne soit sur le sol. Je ne nous vois pas comme une nation conquise, mais je pense que cette mentalité de réduire les femmes au silence est un acte de guerre très fort. Je crois que nous sommes en train d’enrayer ça et d’effectuer un retour — nous utilisons nos voix lors des conversations sur la réconciliation, reconnaissant et mettant en lumière nos femmes disparues et assassinées. Ce sont toutes des plateformes que nous utilisons pour retrouver cette force dans notre voix. 

DW : Comment voyez-vous chaque œuvre dans votre sélection #EyesOnVU par rapport à votre propre expérience? Je pense au court métrage Heart et à son lien avec Winnipeg. Sachant que vous venez de là, pouvez-vous expliquer votre rapport à ce film?

IK : J’ai choisi « Heart » (Sam Karney) parce que j’y ai vu un hommage à Winnipeg et particulièrement au North End. Je n’ai pas grandi dans le North End, j’ai grandi au centre-ville, mais je pense qu’une vaste partie du sentiment est partagée. Vous avez cette communauté vraiment dynamique, mais qui a été crainte par les gens de l’extérieur. Ils regardent ce quartier, ou ces quartiers, et ils voient des visages autochtones — et s’ils ne viennent pas de là ou s’ils ne sont pas un membre ou une partie de cette culture ou communauté, ils ressentent de la peur.

Je trouve que « Heart » accomplit quelque chose de merveilleux en mettant en valeur le sentiment de communauté et d’appartenance définissant le North End, ainsi que Winnipeg dans son ensemble, en fait. C’est à propos d’une section précise de la ville, mais je n’ai pas trouvé que ça n’incluait pas ceux qui ne viennent pas du North End. Si vous venez de cette ville, vous avez eu ces expériences. J’ai trouvé le poème très joli et la direction photo excellente. J’ai ressenti une connexion avec l’endroit d’où je viens.

Nous parlons aussi de nos communautés et de la réconciliation — ce qui est une très grande discussion. Je crois que c’est important que les voix de nos femmes soient entendues afin que la réconciliation puisse vraiment avoir lieu.

DW : Que pouvez-vous dire à propos de certains des autres films? Votre art est lié à la musique et la performance, et j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de musique dans vos choix. Peut-être est-ce là une autre façon par laquelle vous étiez touchée par chaque œuvre?

IK : J’ai sélectionné « Signing Our Stories » (Annie Frazier Henry) parce que c’était un regard sur la façon dont les chansons traditionnelles et les voix des femmes sont si reliées. Sur la façon dont ces voix sont importantes pour la musique et pour transmettre nos traditions et notre culture. J’ai aimé comment le film dépeignait différentes cultures de différentes régions du Canada et des États-Unis, car c’était une façon de montrer à quel point chacune de nos nations est unique en ce qui a trait à la langue, à la musique, au style de danse et au style de chant. Le film montre, dans tous ces domaines différents, qu’un des dénominateurs communs a été la tentative de faire disparaître ces chansons. On voit comment les grand-mères ont continué de s’y attacher et ont trouvé un moyen de les transmettre. Je trouve que c’est une très belle et importante chose.  

Ça a vraiment résonné avec moi parce que, vous avez raison, je suis chanteuse, mon art passe à travers ma voix. J’essaie qu’il y ait une pensée et un message et du contenu dans ce que je chante. J’aime laisser les gens avoir leur propre interprétation et leur propre expérience, mais si on me demande de parler d’une chanson en particulier, je partage ce que j’en pense et il y a toujours un lien avec notre culture.

... c’était une façon de montrer à quel point chacune de nos nations est unique en ce qui a trait à la langue, à la musique, au style de danse et au style de chant.
Image fixe de « Indigo », Amanda Strong, 2014 (Winnipeg Film Group)

Image fixe de « Indigo », Amanda Strong, 2014 (Winnipeg Film Group)

DW : Oui, et puis il y a « Indigo » (Amanda Strong), « A Common Experience » (Shane Belcourt), et «IKWÉ » (Caroline Monnet). 

IK : Dans «IKWÉ », une des choses qui m’a frappée, ce sont les images. J’ai vraiment ressenti les émotions qui y étaient véhiculées, particulièrement à travers l’usage de la lumière et du mouvement. J’ai aussi aimé que la langue joue un rôle important dans l’histoire, ayant grandi à Winnipeg en parlant anglais et en entendant du cri autour de moi. J’aime que la langue soit réintégrée dans notre quotidien. C’est tellement important de la maintenir et de la transmettre de tous les moyens possibles. Je pense que pour quelqu’un comme moi, qui en ai de petits bouts et morceaux, d’être capable que cela fasse partie de mon art ou de l’art que j’observe a une très grande valeur.

J’aime aussi comment l’histoire d’«IKWÉ » relie la femme à la grand-mère Lune. Encore là, c’est le thème de la voix et du corps, qui sont reliés entre eux, puis reliés aux pouvoirs supérieurs là-haut. C’est un joli mouvement à travers les cycles, à travers la féminité et à travers une portion de la féminité.

Quant à « Indigo », j’ai trouvé que c’était une œuvre brillante. Je connais Amanda Strong, son art est phénoménal et ses histoires sont toujours fascinantes. J’adore que le personnage de ce film ait une meilleure amie et que ce soit une araignée. Cette étrange petite araignée qui est toujours avec elle, l’accompagnant, l’aidant et, d’une certaine façon, la guidant. La force gravitationnelle de ce personnage envers cette araignée, envers l’inconnu, envers la sécurité et différents mondes. Dans sa description d’« Indigo », Strong mentionne que c’est l’imagination fantastique de son enfant intérieur qui souhaite être libre. Je me suis identifiée à ce désir de trouver quelque chose de différent et de vouloir se sentir libre, en ayant des contraintes, mais également un guide pour identifier les choses.

J’aime que la langue soit réintégrée dans notre quotidien. C’est tellement important de la maintenir et de la transmettre de tous les moyens possibles.

DW : « A Common Experience », je crois que c’est le film le plus difficile à regarder. Y a-t-il des expériences de pensionnat dans votre famille?  

IK : Eh bien, nous sommes seulement deux générations à Winnipeg. Alors pas directement, pas ma mère, mais j’ai des grands-parents qui y ont été — dans la mesure où, jusqu’à leur mort, ils appelaient ça l’Académie.

DW :  Oh, wow…

IK : Dans ma famille, il y avait une grande incompréhension de ce qu’était un « pensionnat », mais les effets secondaires se sont assurément transmis. Comme les effets intergénérationnels de l’alcoolisme et de l’abus et de ces sortes de choses. Ma famille n’y a pas échappé. Je pense que parce que cela a affecté autant de générations, c’est quelque chose qui touche mon cœur non seulement par rapport aux membres de ma famille, mais par rapport aux membres de ma communauté en général. Je pense que ces expériences sont bien réelles pour tous les autochtones en Amérique du Nord. Je ne crois pas qu’aucun de nous n’ait échappé soit à l’expérience directe ou à ses retombées.

Ça a été très dur de regarder « A Common Experience ». Je considère que toute conversation à propos des agressions sexuelles ou — pour revenir au corps — de ne pas avoir le contrôle de notre corps et de ne pas en être maître, ou que d’autres personnes se sentent en droit d’utiliser notre corps, parce que nous sommes des « objets » — nous avons été classés ainsi, comme des objets... C’est comme s’il y avait une dissociation entre notre esprit et notre cœur.

Lorsque je regarde des œuvres comme ça, je les ressens jusque dans mes os. Autant je ne veux pas voir ça, autant je veux dire : « Non! Ce n’est pas une réalité. Ce n’est pas arrivé… » Mais je sais que c’est vraiment arrivé. Ça fait partie de ma famille et ça fait partie de la famille de tout le monde, et c’est important de donner un espace à ces histoires, afin qu’elles fassent partie de nos discussions. C’est toute la discussion qui entoure la réconciliation et la nécessité d’être « inconfortable ». C’est impossible de guérir sans que ça fasse mal. 

DW :  Nous ne pouvons pas éviter le mot « réconciliation », car c’est tellement un mot à la mode en ce moment. Ça semble inspirer beaucoup de programmations et de réflexions. Voyez-vous ces films comme un type de processus de réconciliation?

IK : Absolument. C’est comme : le jeu est terminé. Nous savons quelles sont nos histoires. Nous comprenons ce qui est arrivé. Partager ces histoires est thérapeutique; c’est important de ne plus garder ces choses enfouies à l’intérieur. En même temps, pour qu’une réconciliation puisse vraiment se produire, il faut que les gens écoutent et participent à ces histoires, en plus que nous les partagions.

Mes sélections ici font absolument partie de la réconciliation — dans la mesure où, de l’autre côté, il y a une écoute active. C’est la première étape, selon moi : les gens doivent mettre leur sensibilité de côté afin d’écouter. Moi-même, j’ai eu cette réaction en regardant « A Common Experience », où je me suis dit : « Oh mon dieu, c’est si horrible et désagréable et épouvantable et… », toutes ces choses terribles. Ma réaction était à cause des personnes que je connais à qui c’est arrivé. Mais le fait que j’aie cette réaction ne veut pas dire que je devrais l’arrêter et ne pas écouter. Je dois écouter. Nous devons tous écouter. Pour moi, c’est la chose la plus importante.

Vous savez, créer de l’art est l’étape un. Les gens qui sont inconfortables en l’écoutant, c’est l’étape deux.

... Je dois écouter. Nous devons tous écouter. Pour moi, c’est la chose la plus importante. Vous savez, créer de l’art est l’étape un. Les gens qui sont inconfortables en l’écoutant, c’est l’étape deux.
Image fixe de "IKWÉ", Caroline Monnet, 2009 (Winnipeg Film Group)

Image fixe de "IKWÉ", Caroline Monnet, 2009 (Winnipeg Film Group)

DW : En tant que conservatrice, je travaille habituellement avec des objets physiques. Quand on se rend dans un endroit physique, il y a un ordre particulier dans lequel on découvre les œuvres d’art qui s’y trouvent. Alors que sur Internet, on ne peut pas vraiment contrôler l’expérience du public. Y aurait-il un ordre de visionnement idéal que vous suggéreriez?

IK : Absolument.

Je regarderais les vidéos dans cet ordre : « IKWÉ », « Indigo », « Heart », « A Common Experience », et « Singing Our Stories ».

La raison pour laquelle je choisirais cet ordre est que je trouve qu’« IKWÉ » offre un joli regard sur quelque chose qui s’apparente à une « cérémonie » : la connexion à la grand-mère Lune et au pouvoir de la femme. Puis « Indigo », car il y a un aspect mystique. Ces deux œuvres partagent une impression d’être à propos de quelque chose d’au-delà du monde connu ou au-delà de ce que nous comprenons en marchant sur la Terre. Ensuite, je regarderais « Heart », parce que c’est un bon exemple de connexion avec la communauté et d’appartenance à l’endroit d’où l’on vient. « A Common Experience » est un bon film à voir ensuite, parce qu’il montre l’histoire de pourquoi nous sommes où nous sommes. C’est une réflexion sur la violente expérience des pensionnats, qui a des répercussions sur la façon dont les gens abordent le monde aujourd’hui. Je finirais avec « Singing Our Stories », car c’est une œuvre superbe qui met en valeur la tradition, la force, la beauté, la langue, la chanson et la voix. Toutes ces choses que les pensionnats ont tenté de nous enlever, mais que nous avons réussi à conserver et transmettre.

C’est important d’avoir des discussions à propos des choses difficiles, de toute la violence et la souffrance qui ont eu lieu. Je crois aussi qu’il est important de conclure sur une note positive. Toutes ces choses ont eu lieu, mais à travers tout ça, nous avons survécu, plus forts que jamais. Nous sommes encore là, et nous ne nous en allons nulle part. 

DW : Y a-t-il quelque chose en particulier que vous voulez que le public retienne de votre programme?

IK : Je demanderais aux gens d’aborder ce programme avec les oreilles ouvertes, les yeux ouverts et le cœur ouvert. Ils devraient être prêts à découvrir que nos histoires ne sont pas toutes lourdes, mais que nos histoires ne sont pas toutes légères non plus. Nous avons de merveilleux éléments de tradition, de culture, de langue, de voix et de chanson, et nous avons une histoire qui se doit d’être explorée et discutée. Abordez tout cela avec ouverture et appréciez les différentes façons dont les artistes ont puisé dans leur créativité pour raconter et partager nos histoires.

... être prêts à découvrir que nos histoires ne sont pas toutes lourdes, mais que nos histoires ne sont pas toutes légères non plus. Nous avons de merveilleux éléments de tradition, de culture, de langue, de voix et de chanson, et nous avons une histoire qui se doit d’être explorée et discutée.

Daina Warren est membre de la Première Nation crie de Montana ou Akamihk de Maskwacis (Bear Hills), en Alberta. En 2000, elle a bénéficié du programme Assistance to Aboriginal Curators for Residencies in the Visual Arts du Conseil des arts du Canada qui lui a permis de collaborer avec la grunt gallery de Vancouver. Warren a terminé sa résidence du Conseil des arts au Musée des beaux-arts du Canada d’Ottawa, en Ontario, où elle a organisé l’exposition Don't Stop Me Now. Warren détient un baccalauréat de l’Université Emily Carr, et une maîtrise en histoire de l’art, en plus d’avoir terminé les études critiques et curatoriales de l’Université de la Colombie-Britannique. En 2015, elle a reçu le prix Emily de l’Université Emily Carr et elle a été sélectionnée pour faire partie d’un groupe de quatre conservatrices autochtones qui ont constitué la délégation d’artistes en arts visuels de l’Asie et du Pacifique afin de participer à the First Nations Curators Exchange – un programme de visiteurs internationaux dans le cadre de la 8e triennale d’art contemporain Asie-Pacifique (APT8) à Brisbane, en Australie. Elle est actuellement directrice de l’art autochtone contemporain à la galerie Urban Shaman de Winnipeg, au Manitoba.