Déclaration du Commissaire
C'était une période de solitude. Parfois, la solitude est une chose dans laquelle on s'enfonce profondément, comme un bain qui vous embrase les oreilles et vous réchauffe au-delà du point de confort. Elle invite à se vautrer. Parfois, dans de bonnes circonstances, elle vous pousse à créer, à entrer dans cet espace vide, les yeux écarquillés, les bras tendus, prêt à vous connecter ou, au moins, à sentir votre chemin vers la prochaine étape.
Les films de DYKE NEWS / DYKE FILM connaissent bien la solitude, et l'isolement qui découle de l'occupation d'une position sociale forcée à l'invisibilité - qu'il s'agisse d'un bébé gouine dans les prairies, d'une lesbienne urbaine solitaire ou d'une mère gouine. La force de ces films réside dans leur capacité à sonder de manière réfléchie, ludique, rageuse, honnête et silencieuse les conditions de leur solitude, à poser des questions et à s'offrir au spectateur comme compagnon dans ce marais.
"Une lesbienne peut-elle réellement exister dans un espace télévisuel ?" demandent deux lignes de texte qui traversent l'écran de Queer Across Canada (1993) de Mo Bradley. C'est une bonne question, à laquelle je pense souvent. Une gouine peut-elle réellement exister dans un espace culturel ? Dans un espace public ? Dans un espace queer contemporain ? Ces questions résonnent comme un écho perpétuel des thèmes qui traversent ces films. Les œuvres présentées dans ce programme par TJ Cuthand, Shawna Dempsey & Lorri Millan, Laurel Swenson, Shani Mootoo et Mo Bradley nous offrent un baume, un témoin, une étincelle - et un oui retentissant.
Organisé Par: Kara Stanton
La force de ces films réside dans leur capacité à sonder de manière réfléchie, ludique, rageuse, honnête et silencieuse les conditions de leur solitude, à poser des questions et à s'offrir au spectateur comme compagnon dans ce marais.