FRAGMENTS : LA CÔTE

Placements + ruptures : La quête de guérison
Événement cinématographique hybride (en personne et en direct) de Collectif HAT
DATE : Samedi, 8 avril 2023 à 20 heures (ET) (19 heures CT/21 heures AT/17 heures PT)
LIEU : Studio du PIX FILM COLLECTIVE, 1411 rue Dufferin, unit C, Toronto, Ontario.

Au cours de la dernière année, Alexandra Gelis et Madi Piler ont rencontré et mentoré à distance les trois artistes de Moncton qui forment le Collectif HAT, à savoir Hyacinthe Raimbault, Angie Richard et Tracey Richard. Au cours de la première semaine d’avril 2023, HAT se déplace jusqu’à Toronto pour effectuer une résidence d’une semaine au PIX FILM Studio, où les artistes travailleront directement avec Gelis et Piller et complèteront une nouvelle œuvre d’art médiatique qu’ils ont développée au cours de ce mentorat.

Pour célébrer la clôture de notre série de programmation « Placements + Ruptures », VUCAVU a le plaisir de présenter FRAGMENTS : LA CÔTE ; une performance cinématographique hybride du Collectif HAT qui résulte de ce mentorat et qui est présentée en partenariat avec PIX Film. 

Bouquet of flowers with flowers in the centre are on fire. Colour image in a dark environment.

VUCAVU présente:

PLACEMENTS + RUPTURES:
LA QUÊTE DE GUÉRISON

Commissaires : Alexandra Gelis + Madi Piller


Image fixe de gauche "Into the Impossible", Collectif HAT, 2018, 00h 06m 16s, Image fournie par les artistes

Une série de films expérimentaux, un paysage de paysages, où les êtres vivants chantent, les fantômes murmurent, où il y a des lettres d’amour à la douleur, où une maison explose en abstractions, et où la redécouverte des lieux liés à l’enfance propose ensemble un univers qui s’effondre sur soi-même. 

« Placements + Ruptures : La quête de guérison » propose cinq courts métrages dans lesquels la poétique et l’immense générosité des cinéastes construisent des univers émotifs et concrets qui illustrent leur quête vers la guérison. Ce programme reflète également les processus de récupération de la douleur et des pertes propres aux commissaires d’exposition. Un chemin parcouru ou à traversée par tous. Il s’agit d’une rencontre avec des artistes qui tissent des souvenirs dans la matérialité du médium et nous laissent avec des pensées intimes et solidaires.

Placements + Ruptures: La quête de guérison

Éssaie de Alexandra Gelis et Madi Piller


Une série de films expérimentaux, un paysage de paysages, où les êtres vivants chantent, les fantômes murmurent, où il y a des lettres d’amour à la souffrance, où une maison explose en abstractions, et où la revisitation des lieux de l’enfance offre ensemble un univers qui s’effondre sur soi-même. « Placements + Ruptures : La quête de guérison » propose cinq courts métrages dans lesquels la poétique et l’immense générosité des cinéastes construisent des univers émotionnels solides illustrant leur quête de guérison. 

En relation intime avec les plantes, nous sommes constamment exposés à des évolutions imprévisibles. Les plantes sont porteuses de mémoires et peuvent nous aider à prédire ou à transformer ces souvenirs dans des capacités potentielles d’imaginer des avenirs. Elles sont des complices et des vecteurs de la remémoration de récits personnels et collectifs. Les sœurs jumelles, Angie et Tracey Richard du Collectif HAT, ouvrent ce programme avec leur vidéo intitulée « Into the impossible » (2018), une représentation émouvante du deuil avec l’aide des bouquets de fleurs funéraires de leur grand-père décédé. La réalisation d’un court métrage devient un remède pour soigner ses blessures existentielles, nées lorsque l’esprit commence à se désintégrer. 

Le film « L’éclat du mal / The Bleeding Heart  » de Louise Bourque commence par une voix hors champ qui s’adresse directement au spectateur. La voix hors champ raconte les rêves de la cinéaste, tirés d’un recueil sonore de ses rêves. Comme le décrit la narration du film, la détérioration commence par des phrases telles que « toutes les maisons s’écroulent ». L’histoire fait exploser et brûler l’archétype de la maison familiale, une maison en tant que métaphore du soi. Le film abstrait de 35 mm a un aspect surréaliste dans lequel l’émulsion devient un moyen d’aller au-delà de la surface de l’image et devient une méditation sur la peur inévitable de la mort, la nostalgie de la mémoire et de la perte.

La réalisation d’un court métrage devient un remède pour soigner ses blessures existentielles, nées lorsque l’esprit commence à se désintégrer. 

Image fixe tirée de « L’éclat du mal/The Bleeding Heart », Louise Bourque, 2005, 00h 08m 08s, CFMDC

La documentation des villages fantômes dans les prairies de Mike Rollo engendre un film émouvant avec des plans panoramiques de fermes abandonnées dans des régions lointaines, des travellings sur des routes poussiéreuses, des photographies de portraits de famille en noir et blanc fixées sur les murs de ces structures abandonnées. « Ghost and Gravel Roads » (2018) encadre le vide et l’absence tout en servant une métaphore du déplacement et de la perte de puissance lorsque nous sommes confrontés à la mort.
 

À ce stade, il est intéressant de mentionner l'oeuvre d’Allison Stevens, qui travaille également à partir de l’idée du film comme outil thérapeutique et comme moyen narratif pour comprendre les expériences de deuil et de cœurs brisés. « Letters to Heal a Broken Heart » (2022) présente l’aspiration pour la vie et la guérison est un moyen de se rapprocher de son identité physique. L’effacement et le découpage de photos se transforment en un rituel de création de vingt-neuf lettres pour réclamer le retour du corps.

...encadre le vide et l’absence tout en servant une métaphore du déplacement et de la perte de puissance lorsque nous sommes confrontés à la mort.

Image fixe tirée de « Ghost and Gravel Roads », Mike Rollo, 2008, 5:00, CFMDC

Retourner chez soi à travers un voyage introspectif, telle est la tâche poétique de la cinéaste à la recherche de ses racines. Dans « Reminiscences » (2012), Petunia Alves reconstruit la perte lors de son enfance dans son ancienne résidence. L’objectif de sa caméra voyage à travers des lieux autrefois habités et désormais inconnus ; l’abstraction sonore et les rappels de situations familières éclairent son exploration des paysages tout en essayant de retrouver ces lieux dans sa mémoire. Le groupe de musique de ce village nous guide à travers des scènes quotidiennes où les femmes nettoient de l’ail, elles préparent des oranges pour les vendre, où les enfants se bercent sous le manguier, et la mer salée préserve tout cela avec le rythme de ses vagues : « À partir de maintenant, je suis celle qui veille » ("From now on I am the one who holds vigil").

En résumé, « Placements + Ruptures : La quête de guérison » reflète également la démarche de guérison par rapport à la douleur et la perte des deux commissaires d’exposition. Un chemin parcouru ou qui est suivi par chacun d’entre nous. Il s’agit d’une rencontre avec des artistes qui tissent des souvenirs dans la matérialité du médium et qui nous laissent des pensées intimes et réconfortantes.

– Co-rédigé par Alexandra Gelis et Madi Piller

 

...l’abstraction sonore et les rappels de situations familières éclairent son exploration des paysages tout en essayant de retrouver ces lieux dans sa mémoire.

À PROPOS DE COLLECTIF HAT

Les œuvres HAT naissent principalement d’une affinité avec un sujet et utilisent différents médiums tels que la lumière, la vidéo, et le son, pour créer des installations multimédias et des courts-métrages expérimentaux. Dans leur exploration cinématographique et leur travail artistique, les artistes ne se limitent pas à un genre. Utilisant des techniques comme le time-lapse, l’animation, le mapping vidéo, et la manipulation de sons captés, leurs œuvres se situent entre le numérique et l’analogue. 

HAT est composé de trois artistes (Hyacinthe Raimbault, Angie Richard, et Tracey Richard) venant d’horizons différents qui mettent leurs compétences en commun pour créer des installations d’art multimédia, des films expérimentaux, et des projections VJ lors de concerts.  Depuis 2018, leur travail a été présenté dans plusieurs festivals à travers les Maritimes (RE:FLUX, Inspire, Messtival, Third Shift, Area 506, Lumière, Nocturne) ainsi qu'à l'échelle nationale d'un océan à l'autre (Dawson City, Vancouver, Montréal...) et à l'international en Louisiane et à Paris.
>> www.collectifhat.ca/

​À PROPOS DES COMMISSAIRES

ALEXANDRA GELIS

Artiste colombienne vénézuélienne vivant et travaillant à Toronto, en Ontario, sa pratique en studio combine les nouveaux médias, l’installation et la photographie avec des éléments électroniques interactifs conçus sur mesure. Ses projets utilisent l’enquête de terrain personnelle comme outil pour explorer l’écologie de divers paysages en examinant les traces laissées par diverses interventions sociopolitiques. Elle utilise des techniques de saisie de données, la vidéo, le son, et les médias spatiaux et électroniques pour créer des installations immersives documentaires; des vidéos à canal unique; et des photographies expérimentales.
>> https://alexandragelis.com/ 
>> PROFIL SUR VUCAVU

MADI PILLER

Madi Piller est une réalisatrice, animatrice, programmatrice et conservatrice indépendante qui vit et travaille à Toronto, Canada. Ses images abstraites, non-représentatives et poétiques sont issues de ses explorations cinématographiques en Super 8, 16mm et 35mm, ainsi que de la photographie et de la vidéo. L'imagerie résultante est fortement influencée par diverses techniques et styles d'animation.
>> https://www.madipiller.com/
>> https://www.pixfilm.ca/
>> PROFIL SUR VUCAVU
 


REMERCIEMENTS

Cette série de programmes est présentée par VUCAVU.

VUCAVU remercie le Conseil des Arts du Canada pour son généreux soutien.



VUCAVU remercie les organisations suivantes pour leur partenariat et leur soutien.