Ce court métrage donne une démarche plutôt non conventionnelle au genre symphonique urbain, qui illustre habituellement le rythme de la ville du matin au soir et s’appuie sur la composition symphonique de séquences qui, comme dans une symphonie musicale, se construisent à travers divers mouvements jusqu’à leur conclusion. La dimension temporelle de This Town of Toronto… va bien au-delà de la simple journée. Elle remonte les 108 dernières années en incorporant certaines des premières images documentaires de Toronto : le grand incendie de 1904 et une scène de circulation sur Bay Street, notamment des voitures de pompiers attelées et des pompiers affairés à éteindre le feu (des images toutes captées par George Scott & Co.); diverses scènes de rue de Toronto datant de 1917 à 1935, documentées par la Toronto Transit Commission (TTC); les parcs d’amusement de 1929-1930 à Hanlan's Point sur les îles de Toronto, également obtenues par la TTC; et les films de famille de Nathan Smith, dont plusieurs images des plus jeunes membres de la famille et de la vie en ville en 1931-1932. L’intégration de ces séquences d’archives, filmées par plusieurs cinéastes, permet d’inclure plus d’un point de vue par rapport à l’expérience de la ville, transmettant l’esprit de la vie urbaine comme étant pluriel et en constante évolution. Le film poursuit – et, espérons-le, approfondit – la tradition des films de genre symphonique urbain, où l’accent est mis sur le rythme et, plus important encore, dans sa composition visuelle, tenant de la musique la technique de polyphonie. This Town of Toronto… allie l’énergie du passé à celle du présent et, en tirant parti de la tension engendrée par cette collision, engendre une forte résonnance auprès des spectateurs.