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En célébration du 40e anniversaire de Liaison of Independent Filmmakers of Toronto

La Liaison of Independent Filmmakers of Toronto (LIFT) célèbre ses 40 ans cette année! Pour commémorer cette étape majeure, nous souhaitons revisiter certains des films que LIFT a soutenus au fil des ans. 

Les 10 films sélectionnés couvrent une variété de genres et de pratiques qui représente l’incroyable diversité de visions singulières que nous avons eu la chance de contribuer modestement à faire naître. Le programme rassemble des titres qui ont été soutenus par notre programme de subvention de production (qui existe depuis longtemps), le projet de commande de la collection Madvo, l’accès au cinéma en partenariat avec Tangled Art + Disability, le mentorat imagineNATIVE x LIFT avec imagineNATIVE Film + Media Arts Festival, la résidence immersive en studio en partenariat avec PIX Film, ainsi que notre soutien à la production de projets par nos membres tout au long de l’année via des locations d’équipement.

Célébrons la riche culture cinématographique de Toronto avec ce collage de styles et d’approches. Du cinéma expérimental artisanal au documentaire hybride en passant par les longs métrages narratifs et tout le reste. Souhaitons-nous 40 autres années de soutien de l’excellence cinématographique.
 

La Liaison of Independent Filmmakers of Toronto (LIFT) est officiellement née en avril 1981. S’inspirant en partie des efforts de réseautage collectif tels que ceux de l’Atlantic Filmmakers Cooperative (AFCOOP) de Halifax, LIFT a été fondé par un groupe d’artistes qui étaient intéressés à offrir du soutien aux cinéastes torontois. Après être parvenus à passer d’un bureau loué au Harbourfront Centre à notre édifice actuel sur Dupont Street, dans l’ouest de la ville, nous souhaitons que notre 40e année soit la meilleure à ce jour.

Parce que les célébrations de cette étape majeure sont limitées par la troisième vague de COVID-19 ici en Ontario, nous voulons prendre du recul et nous tourner vers le passé pour stimuler l’espoir en l’avenir. Ce programme nous permet de nous rappeler la collaboration, la créativité et la ténacité qui ont marqué nos quarante dernières années en tant que centre d’art autogéré. Bien que ce programme ne constitue pas un inventaire exhaustif du travail effectué par la communauté LIFT, nous souhaitions l’utiliser pour démontrer notre évolution et notre avenir potentiel.

Neuf des dix films rassemblés ici ont été directement soutenus par LIFT au cours des dernières décennies, que ce soit via une subvention de production, du mentorat, une résidence, une commande ou un partenariat communautaire. L’exception est Honey Moccasin de Shelley Niro, qui a obtenu du soutien à la production comme des milliers d’autres films au fil des ans par l’entremise de location d’équipement et de collaboration avec d’autres membres de LIFT. Produit en 1998, ce film ayant fait époque inclut de la vidéo et de la performance artistique, brouillant les genres et détournant les attentes en ce qui a trait aux notions d’authenticité, de genre et de l’expérience autochtone moderne. Honey Moccasin est une brillante exploration d’un paysage en transformation et de la volonté de persévérer à tout prix, comme les autres films de ce programme.
 

Dans certains cas, ledit paysage en transformation est littéralement le sujet du film. Cela prend la forme d’une vue aérienne dans Dust Cycles (2018) de Eva Kolzce où l’on découvre une maison abandonnée, puis des signes d’érosion, sur les bancs sablonneux des falaises de Scarborough. Cela se manifeste également dans l’appel à l’action élégiaque d’Amanda Strong, Honey for Sale (2009), qui s’intéresse à la sauvegarde des abeilles et à l’impact humain sur l’environnement. Dans d’autres cas, c’est plus subtil, comme dans le doux-amer Sira (2018) de Rolla Tahir, qui explore l’histoire de sa famille qui a immigré à travers trois pays, du point de vue de sa mère. L’espace-temps devient fluide entre les mains de Josephine Massarella dans son chef-d’œuvre expérimental 165708 (2017), tandis que The Peak Experience (2018) de Leslie Supnet plonge le spectateur dans les méandres de la mémoire et de la manifestation. 

Peu importe la forme que prennent les films, chacun d’entre eux présente une façon de comprendre et de naviguer à travers la vie moderne. On retrouve des paysages politiques tels que les affirmations d’identité de genre dans le court métrage d’animation Cut (2008) de Susan Justin; la lutte pour les droits des travailleurs dans Behind the Fare (2015) de Loveleen Kaur et Mariam Zaidi; ou la tension caractérisant la traversée d’un paysage en construction dans le film en Super8 Welcome to Ataratiri (2017) de Adam Roy Cohoon. La mémoire culturelle et la politique convergent dans le documentaire hybride Video Home System (2018) de Sharlene Bamboat, qui illustre comment le cinéma et l’art survivent à la censure de l’État grâce à la contrebande.

 

LIFT s’efforce depuis quarante ans de promouvoir la riche culture cinématographique torontoise en créant un espace pour une pluralité de visions. Fondé dans les années 1980 alors que la communauté des arts médiatiques était déchirée entre la vidéo et les pratiques analogiques et qu’un climat de censure draconienne tentait d’étouffer la diffusion d’œuvres non orthodoxes, LIFT a persisté. Toronto demeure encore parfois hostile aux artistes et aux organisations qui les soutiennent, mais ces films témoignent d’un environnement créatif durement gagné. Nous espérons quarante années de plus à aider des projets à naître!


- Texte rédigé par Cayley James