Situé aux confins de la campagne québécoise, entre une route régionale et un cap tombant droit dans la mer, un motel abandonné a été converti en résidence pour personnes âgées. Dans cet ancien lieu de passage, le temps semble finalement arrêté.
La belle visite est une exploration lyrique sur la vieillesse dont le point d’ancrage est ce lieu physique et allégorique. Bercé par la mer et le changement des saisons, le film nous fait pénétrer entre les murs de ce microcosme en dévoilant tranquillement les rouages d’un univers singulier. En partageant ainsi la vie d’une vingtaine de personnes âgées sur une période se déroulant sur cinq saisons, le spectateur est invité à vivre au rythme de la vieillesse, dans un film qui propose davantage de pistes de réflexion que de réponses. Les scènes se présentent sous forme de tableaux autonomes qui s’emboîtent les uns aux autres, excluant tous types d’entrevues, de narration ou de musique. Cette transposition rigoureuse du réel impose graduellement le ton de La belle visite qui se situe entre la célébration et le naufrage.