Bio
Née à Gentilly, Québec, Céline Baril affiche une solide feuille de route. Diplômée de l`Université du Québec à Montréal en arts visuels, elle monte plusieurs expositions solos d’envergure. Son travail, qui intégre le plus souvent sculpture, photographie et vidéo, la mène tout naturellement vers le cinéma. En 1989, elle produit et réalise son premier film expérimental, Barcelone (40 min., sans dialogues, super 8 gonflé en 16mm.), un film attentif aux sons ambiants, aux gens et aux éléments du paysages : «Un Grand Tour Quichottien, des Amériques à la pénisule ibérique. Une reconstitution librement bricolée de l’histoire du monde».(1)
Pendant plus d’une décennie, les deux carrières qu’elle mène de front se féconderont mutuellement. Barcelone est suivi de deux autres films expérimentaux. La fourmi et le volcan (52 minutes, 16mm.,1992) raconte l’histoire d’une jeune chinoise dont la famille veut émigrer au Canada avant l’annexion de Hong-Kong (1997) et qui tombe amoureuse d’un volcanologue chinois établi en Islande. Une fiction en noir et blanc où elle met en scène des comédiens non professionnels, tous Chinois d’origine. Elle s’inspire très librement d’eux, de leur histoire, pour construire ce film, dont la v.o. est en cantonnais. Finaliste au prix André Leroux des Rendez-vous du cinéma québécois, le film obtient le prix Québec-Alberta. Suivra L’absent (76 minutes, 16mm., 1997), un film écrit et tourné à partir de plusieurs albums photos d’une même famille trouvés aux Puces de Paris. Ce premier long métrage accorde une large place au récit et prépare le lit de sa première fiction, Du pic au coeur (85 min, 35mm, 2001), qui capte admirablement la fragilité et l’humanité d’une jeunesse souvent dépeinte comme désabusée. Ce long métrage mettant en vedette Karine Vanasse et Xavier Caféine est en lice au Gala des prix Jutra pour la meilleure direction photo et obtient le prix du meilleur film étranger au Rhode Island International Film Festival.
Entre 2001 et 2003, la cinéaste réalise quelques courts métrages de fiction, dont Giselle (2003, 15 min, 35mm) et Le décompte (2001, 9 min, DVCAM), scénario écrit avec 12 adolescents de l’École d’Éducation Internationale. Elle prolonge l’expérience en passant une année à l’école secondaire d’un quartier défavorisé de Montréal et en revient avec 538 fois la vie (Béta num., 92 min, 2005), un premier long métrage documentaire d’une actualité brûlante, produit par l’Office national du film. Durant toute une année, seule à la caméra et au son, elle est le témoin discret du quotidien de cet établissement. Elle pose un regard sensible et très inattendu sur le monde de l’éducation publique au niveau secondaire, loin des discours larmoyants et des constats défaitistes. En 90 minutes, elle brosse un portrait original de cette école et nous fait découvrir les individus derrière la masse anonyme des élèves étiquetés «difficiles».
1. La femme à la caméra, Olivier Asselin, 24 images.